Les véritables zombies

À défaut d’avoir envahi le monde, les zombies ont pris d’assaut la culture populaire en l’espace de quelques années : télévision, cinéma, jeux vidéo, jeux de société, livres et gadgets, impossible de ne pas tomber un jour où l’autre sur cette étrange créature de fiction. De fiction, vraiment ? Pas tout à fait puisque les zombies existent vraiment mais sous des formes légèrement différentes (mais tout aussi terrifiantes).

 

Le zombie vaudou, père de tous les zombies

L’avantage avec les religions adeptes du mysticisme et du syncrétisme, c’est qu’elles font de superbes sujets pour alimenter les peurs les plus profondes. Si quelqu’un vous menace de faire appelle à Zeus ou Odin pour vous punir, vous rigolerez franchement, mais si on vous menace de pratiquer des cultes vaudous, un silence gênant se fait généralement entendre.

Et c’est justement dans la culture vaudou que le zombie trouve ses origines, dans la version haïtienne particulièrement. Il est dit là-bas que les bokors (les prêtres vaudous) peuvent pratiquer des rituels pour vous maudire afin de vous tuer puis vous ramener à la vie pour faire de vous leur esclave personnel. A partir de ce moment, votre cadavre obéira sans problème à tous les ordres de votre nouveau maître : inquiétant, non ?

Pas de panique toutefois, car devant la réalité de la chose des hordes de scientifiques se sont penchés sur le sujet afin de déterminer par quelle magie les prêtres pouvaient bien faire de leurs ennemis des zombies dociles. Il semblerait que ce soit l’usage de drogues qui soit la clé du problème : le prêtre vous inocule un poison à base de tetrodotoxine, qui donne à la victime l’apparence d’un mort (en donnant l’impression que les fonctions vitales sont arrêtées). Pour peu que le constat de décès soit fait dans de mauvaises conditions, la victime a le droit à un aller simple pour le cimetière du coin.

Il ne reste plus au prêtre qu’à venir rapidement sortir sa victime de là et de la gaver de drogues qui la garderont dans un état second. Sous l’effet des drogues, le zombie deviendra dépendant et très docile, prêt à faire toutes les corvées de son « maître ». Relativisons en se disant qu’au moins ces zombies ne courent pas les rues en cherchant à se nourrir de cerveaux humains ou en dansant d’étranges chorégraphies.

 

Dans la nature, de véritables zombies de fiction

Si les zombies vous angoissent, estimez-vous heureux de ne pas être un insecte. Car les insectes peuvent également se tourner en zombie, pour de vrai cette fois-ci.

Dans un premier temps, on trouve la petite douve du foie (Dicrocoelium dendriticum) qui est un parasite qui apprécie de prendre ses aises dans les intestins des ruminants et des ovins (et parfois même les humains). Ce parasite fait preuve d’une grande efficacité dans sa reproduction qui commence donc les intestins de son hôte.

De là, notre petite douve va pondre des œufs qui seront rejetés dans le nature par l’hôte. Ces déjections vont devenir le repas de mollusques. Ces derniers vont rapidement se débarrasser de leurs encombrants passagers clandestins via la bave. Et ce n’est pas fini car certaines fourmis sont adeptes de ce délicat mets, sans savoir qu’il est infesté. Et c’est une fois dans le corps de la fourmi que la douve devient très inquiétante puisqu’elle prend le contrôle de son hôte et l’amène de force se poster dans les herbes où elle attendra jusqu’à ce qu’un mouton vienne faire bombance : le cycle est complet.

Et que penser du cordyceps qui inspire de plus en plus les auteurs de fiction ? Ce champignon utilise les insectes comme hôtes via les spores qu’il projette. Une fois infectés, les insectes se voient contraints de trouver un emplacement (généralement la feuille d’une plante)  qui corresponde aux attentes du champignon avant de s’y fixer et de mourir. Le corps sans vie servira alors de substrat au champignon qui pourra reprendre son cycle depuis le début.

Et le plus passionnant dans l’affaire ? Après avoir vu des colonies entières décimées, les fourmis ont commencé à prendre des contre-mesures : dès qu’elles sentent que l’une d’entre elle est infectée, elles vont transporter la malade loin de la fourmilière. Une quarantaine de la dernière chance en quelque sorte.