Le (petit) monde des micro-nations

Qui n’a jamais rêvé de devenir son propre chef ? Mieux, son propre prince, roi ou empereur ? Si beaucoup en rêvent sans jamais le faire, certains franchissent le pas un jour. Opportunistes, idéalistes ou allumés, petit tour d’horizon des micro-nations les plus étonnantes du monde.

Des projets divers

Tout d’abord, assurons-nous de bien se comprendre. Il ne faut pas confondre micro-nation et micro-état : un micro-état est un état à part entière, bénéficiant d’une réelle souveraineté et d’une reconnaissance de la part des autres états du monde. On mettra dans cette case Monaco, Andorre ou le Vatican.

Une micro-nation est un organisme plus nébuleux qui nécessite des signes de souveraineté (drapeau, monnaie, timbres…), un territoire et un site Internet. Par contre, la reconnaissance par les autres états est un fait bien plus rare mais il est fréquent que les micro-nations se reconnaissent entre elles.

Le plus étonnant dans le concept de micro-nation, c’est la genèse du projet. En effet, à l’inverse des vrais états qui se forgent une légitimité au plan politique, ces micro-états naissent souvent de bizarreries. On peut citer l’exemple de la principauté de Hutt River, en Australie, qui doit sa naissance à un désaccord entre celui qui en deviendra le roi avec la politique de quotas agricoles de l’Australie. Et si ce n’est pas à proprement parler une micro-nation, la ville libre de Christiania au Danemark fut proclamée par des squatteurs, des hippies et des drogués dans une démarche libertaire et très new age.

On trouve aussi des projets médiatiques qui ont dérapé : lancés pour faire la promotion d’une ville ou d’un festival, ils font rapidement l’objet d’une récupération faussement réelle par des amateurs qui apprécient l’idée d’une indépendance de principe.

C’est d’ailleurs cet état d’esprit qui fait que de nombreuses micro-nations sont avant tout l’objet d’une blague : quoi de mieux qu’un pays pour remettre en cause la manière dont fonctionne le monde actuel ? On pense entre-autres à l’empire Aéricain qui estime être se propriété des territoires sur l’ensemble du globe avec beaucoup d’ironie.

Les micro-nations qui durent

Aussi étonnant que cela puisse paraître, ces micro-nations peuvent durer dans le temps et même prospérer. Le plus bel exemple se trouve avec la principauté de Sealand, la micro-nation la plus connue et l’une des plus tumultueuses.

En effet, la fondation de cette principauté remonte à 1966 quand un ancien major de l’armée britannique découvre qu’il existe une plate-forme abandonnée dans les eaux internationales au large d’Ispwich et que du fait des lois internationales, personne ne peut s’opposer à sa prise de pouvoir. Il débarque donc et se déclare indépendant, provoquant la colère des autorités britanniques, qui ne peuvent rien contre lui. Suivent un putsch mené par le Premier ministre local, la reconquête du pouvoir par le prince puis la mise en vente de la principauté qui cherche toujours preneur à l’heure qu’il est.

La principauté de Hutt River s’assure, elle, d’un certain tourisme puisqu’elle attire chaque année près de 20 000 visiteurs qui entretiennent le mythe et l’économie du lieu par l’achat de pièces, timbres et autres drapeaux.

D’ailleurs, n’allez pas croire qu’il n’y a qu’à l’étranger que cela arrive : parmi les projets les plus étonnants (et durable) on trouve la République libre du Saugeais dans le Haut-Doubs. Vous pourrez y faire un tour et en profiter pour rencontrer la présidente autoproclamée Georgette Bertin-Pourchet, fille d’une lignée de présidents locaux.

Pour en savoir plus, voici la liste des micro-nations recensées dans le monde : http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_micronations